Jean-Louis Rougé

PR - émérite
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Lieu de rattachement : Université d'Orléans
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Thématiques et domaines de recherche :

Créoles portugais et contacts linguistiques luso africains :

Le thème principal de mes recherches est l’histoire des contacts entre langues africaines et la langue portugaise et en particulier la formation des créoles. Après la parution en 2004, d’un dictionnaire étymologique des créoles portugais d’Afrique (Karthala), différents travaux d’exploitation scientifique des données recueillies ont été mis en œuvre. Par ailleurs, une réflexion sur la nature, la catégorisation et l’évolution des différentes variétés linguistiques nées des contacts luso-africains au cours de l’histoire a été entamée. Cette réflexion s’appuie sur les avancées actuelles des recherches dans le domaine de l’acquisition des L2 et concerne des territoires et des époques différentes (la Lingua de Preto à Lisbonne au 16e siècle, les variétés afro-brésiliennes, les nouvelles formes des créoles de Guinée et de Casamance au 21e siècle…) Ces recherches ont demandé des enquêtes de terrain pour la constitution de corpus représentatifs des façons de parler actuelles. Au cours de ces quatre années, ces enquêtes ont eu pour cadre la Guinée Bissau et la Casamance où la situation politico-militaire engendre une situation de grands changements linguistiques.

Les collaborations nationales et internationales se situent à différents niveaux.

Au niveau national, je participe aux travaux du groupe sur les grammaires créoles mis en place depuis deux ans par l’Université Paris 8. La collaboration entre le groupe orléanais et le GRGC débouchera sur l’organisation à la fin du mois de juin 2010 par l’organisation à Orléans d’une journée d’étude à laquelle sont conviés des chercheurs du monde entier. Par ailleurs, depuis plusieurs années je participe à un programme du LLACAN sur les contacts de langues.

L’Association des Créoles de Base Portugaise et Espagnole est une association qui regroupe des chercheurs du monde entier et organise, entre autres activités, un colloque annuel, moment d’échange sur l’avancée des recherches dans ce domaine. Membre de l’ACBLPE depuis sa fondation, j’en ai été élu président lors des rencontres d’Amsterdam.

Au cours de ces dernières années, j’ai été invité plusieurs fois au Brésil, d’une part à l’Université de São Paulo dans le cadre d’un programme du LLACAN/CNRS et de l’Université de São Paulo consacré au rôle de l’Afrique dans la formation du portugais du Brésil et d’autre part à l’invitation de l’ABECS (Associação Brasileira de Estudos dos Crioulos e Similares) et de l’Université Fédérale de Salvador de Bahia.

Autres collaborations internationales :

J’entretiens des contacts avec un groupe de recherche de l’Université de Coimbra dirigé par John Holm. Actuellement, un doctorant de cette Université est en stage à l’Université d’Orléans sous ma responsabilité.

Dans le domaine des collaborations internationales, on remarquera aussi qu’actuellement un professeur de l’Université du Cap-Vert effectue son doctorat sous ma direction.

Langues en contact à Orléans :

Le projet LCO, dont j’assure la coordination, est un des programmes du Laboratoire Ligérien de Linguistique et bénéficie de soutiens du Conseil de la Région Centre, de la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France (Ministère de la Culture), de l’Agence Nationale de la Recherche et du CNRS. Ces principales finalités sont :


  • inventorier les langues parlées ou entendues sur Orléans,

  • réaliser des études sur leur emploi, leur diffusion, leur transmission,

  • procéder à des enregistrements de ces différentes langues telles qu’elles sont parlées à Orléans, avec l’objectif, à moyen terme, de constituer une phonothèque.


Dans la phase actuelle du projet, ont été réalisés depuis deux ans : des enquêtes, sur questionnaire en milieu scolaire et universitaire, des enregistrements d’entretiens avec des interprètes ou autres personnes relais, un relevé photographique d’inscriptions en langues étrangères, les premiers enregistrements de textes dans les différentes langues parlées à Orléans.

A titre personnel, j’ai, d’une part, participé à la réalisation de certaines de ces activités (élaboration et passation des questionnaires, menées d’entretiens) et, d’autre part, assuré la formation et la coordination des enquêteurs.

A ce stade initial, le projet LCO, n’a pas fait l’objet de publication de textes scientifiques. En revanche, la vulgarisation et/ou la présentation du projet a donné lieu à l’élaboration de divers documents écrits et à la participation à des réunions publiques.